« Travailler dans le social », aider et soutenir des publics en situation de vulnérabilité, s’accompagne d’une charge émotionnelle importante pour les professionnels qui se retrouvent parfois démunis. Or, le prescrit de « bonne distance » censé assurer leur professionnalisme, c’est-à-dire les protéger et leur permettre de garantir une qualité constante de leurs interventions, leur demande de mettre leurs émotions en sourdine.

Pourtant, comment ne pas ressentir des émotions, parfois fortes, face aux situations de violences, de carences, de handicaps ? On leur demande d’enfiler un costume et d’uniformiser leurs pratiques, de ne pas s’impliquer émotionnellement, de ne pas tenir compte de ce qu’ils ressentent par peur qu’ils perdent leur neutralité ou qu’ils sortent du cadre de leur intervention.

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Dans cet ouvrage, il est question d'intelligence émotionnelle et de posture professionnelle d'accompagnement. En m'appuyant sur des exemples tirés de séances d'analyse de la pratique professionnelle, je veux montrer comment les émotions ont une place primordiale dans la qualité du soutien apporté par tout travailleur social et que, au lieu de s'en méfier, de les cacher, voire les nier, nous devrions les considérer comme des balises précieuses qui influent sur nos avtions et nos décisions. Ainsi, plutôt que de lutter contre toutes les émotions, les pensées ou les sentiments qui peuvent surgir au cours d’un accompagnement, telle une gêne à supprimer, comment peut-on les utiliser et les transformer en de véritables outils de travail à mettre au service de la relation d’accompagnement ?